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13/09/2024
« La France a écrit l’histoire du volley-ball »
Le volley-ball masculin français sort d’un été historique, puisque l’équipe de France masculine a réussi le doublé Volleyball Nations League-Jeux Olympiques, tandis que les équipes U18, U20 et U22 ont été sacrées championnes d’Europe. Des résultats extraordinaires que commentent Eric Tanguy et Axelle Guiguet, respectivement président et directrice technique nationale de la Fédération Française de Volley.
Que vous inspire le grand chelem des équipes de France masculines cet été ?
Eric Tanguy : Nous sommes évidemment extrêmement fiers de voir nos trois équipes de France de jeunes championnes d’Europe, U18, U20 et U22, trois titres qui viennent s’ajouter aux médailles d’or des seniors en Volleyball Nations League et aux Jeux Olympiques. Un tel grand chelem n’a jamais été réalisé dans l’histoire du volley-ball, donc la France a écrit l’histoire de notre sport avec cet enchaînement de titres. C’est une grande satisfaction et ça récompense tout un projet et beaucoup de travail. Il n’y a pas de secret, si on performe, c’est parce que nos équipes de France et nos formateurs travaillent, et parce que nous avons une filière qui, qui quoi qu’on en dise, performe en sortant des jeunes et en les amenant vers le très haut niveau. C’est très intéressant d’avoir ces très bons résultats, parce que ça sécurise l’avenir de notre équipe de France masculine, ça va nous éviter de connaître ce qu’ont vécu les Italiens à une époque, où, après avoir eu une génération exceptionnelle de joueurs (dans les années 90), ils ont eu un trou de dix ans quand ces derniers se sont arrêtés. Nous, aujourd’hui, nous avons avec ces différentes équipes de quoi alimenter dans les années à venir notre équipe de France pour assurer son renouvellement et la maintenir dans le top 10 mondial sur la prochaine décennie.
Qu’est-ce qui fait que ça ait particulièrement marché cette année ?
Axelle Guiguet : C’est vraiment le moment de saluer le travail de nos techniciens au sein de la filière de formation. Nous avons un réseau de clubs, de comités et de ligues, avec lesquels nous travaillons étroitement sur la détection, un maillage territorial très performant. Les entraîneurs animent ces réseaux, partagent leurs connaissances et travaillent sur les directives techniques, qui sont respectées, il y a une véritable synergie. Il y a aussi une inspiration qui vient de l’équipe A qui a ouvert le champ des possibles depuis quasiment dix ans maintenant en remportant ses premiers titres en 2015. Forcément, la notion d’exemplarité est très importante auprès de nos jeunes. Quand ils voient au pôle France toutes les affiches des équipes qui ont remporté des titres, c’est très motivant, eux aussi ont envie d’apporter leur pierre à l’édifice, on est vraiment dans un cercle vertueux. Je crois aussi que nous avons des entraîneurs très perfectionnistes, toujours à la recherche de ce qu’ils pourraient changer pour encore s’améliorer, comment modifier tel règlement pour privilégier telle progression technique, comment faire mieux dans le domaine de la préparation physique… Régulièrement, nous avons des partages de connaissances qui tirent tout le monde vers le haut et, je le répète, une animation de réseaux, de la détection aux A en passant par le pôle France, qui fait qu’on peut parler d’une équipe de France au sens large du terme.
Les joueurs ont souvent parlé pendant les Jeux Olympiques de « jeu à la française », y a-t-il une patte technique qui nous est propre ?
Axelle Guiguet : Il y a en tout cas une transmission entre nos entraîneurs, via les partages de connaissances dont je parlais, les débriefings. Encore cet été, nous avons fait un colloque des entraîneurs des Centres régionaux d’entraînement (CRE), on est dans une dynamique où on essaie d’agréger et de partager le maximum de choses, ce qui permet à chacun, à tous les niveaux de la pyramide, de trouver sa place et d’apporter sa pierre à l’édifice.
Eric Tanguy : C’est vrai qu’on a un style français, ce qui permet à nos seniors d’être une des rares équipes techniques capables de gagner contre des équipes physiques, alors que c’est souvent le style physique qui l’emporte. Ça veut dire des balles travaillées, des touchers de mains, des variations offensives, qui font la spécificité de notre sélection.
Comment expliquer que ces bons résultats concernent surtout le volley-ball masculin ?
Eric Tanguy : Il faut partir d’une réalité et revenir en arrière. La Fédération Française de Volley a véritablement commencé à investir davantage sur le secteur masculin en 1984, en prévision du Championnat du monde en France en 1986 et dans la foulée de la création du CNVB (Centre National du Volley-Ball) en 1982. Ce qui veut dire qu’on est sur 40 ans de travail continu. Chez les filles, il y a aussi eu du travail, mais, pour diverses raisons, pas la même continuité, ce qui peut expliquer ce retard. Et on voit bien que dès lors qu’on rentre dans un projet sur la durée, comme celui que nous avons lancé en 2017, Génération 2024, on arrive à avoir des résultats. Il faut se souvenir qu’en 2015, notre équipe de France jouait les qualifications pour les Championnats d’Europe et n'était pas inscrite à la Golden League européenne, alors qu’aujourd’hui, elle a réussi à remporter cette Golden League puis la Challenger Cup, ce qui lui a permis de gagner sur le terrain sa place en Volleyball Nations League. Elle a disputé cette année ses premiers Jeux Olympiques et jouera l’an prochain les Championnats du monde pour la première fois depuis 50 ans, grâce à son classement mondial. Ça prouve que si on travaille dans la continuité, ce qui a été le cas pour les garçons depuis 40 ans, les résultats suivent.
Vous avez annoncé vendredi dernier qu'Andrea Giani poursuivrait sa mission à la tête de l’équipe de France, la décision s'est-elle imposée d'elle-même ?
Axelle Guiguet : La réussite de notre équipe de France est exceptionnelle. La pression était importante, le challenge du doublé immense, les attentes du public énormes. Les joueurs ont été au rendez-vous et Andrea a tenu la barre de manière magistrale. Sa reconduction à la tête de l’équipe de France était pour nous une évidence et il est d'ores et déjà tourné vers les prochains défis : il a suivi avec attention les résultats exceptionnels de nos équipes de France jeunes et a hâte de pouvoir construire la suite de l’histoire du volley français, dont il fait désormais partie intégrante !
Le succès des Jeux à Paris, de l’équipe de France masculine, mais également des équipes de France jeunes, va forcément donner envie à des jeunes et moins jeunes de pratiquer le volley et donc de pousser les portes des clubs, la Fédération est-elle prête à les accueillir ?
Eric Tanguy : Nous sommes très attentifs à cela, beaucoup de villes ont tenu le week-end dernier leur forum des associations et on a déjà eu des retours faisant état d’un grand nombre de demandes d’inscription aux clubs de volley-ball. C’est un phénomène que nous avons anticipé depuis plusieurs mois et même années, parce que nous savions déjà que les Jeux Olympiques, de par leur ampleur médiatique, allaient susciter des envies. Là, en plus, ça s’est passé chez nous et notre équipe de France a décroché un deuxième titre olympique de suite.
Axelle Guiguet : Nous avons en effet travaillé par anticipation sur l’aspect structurel en mettant en place un plan équipements pour aider les clubs, nous avons ainsi construit en trois ans plus d’une centaine de nouveaux équipements de volley et de beach-volley. Nous avons aussi lancé un plan emploi en créant 35 postes d’agents de développement en deux ans pour accompagner les ligues et les comités, mais également un plan de formations. L’objectif était d’avoir une ossature solide. Nous avons ensuite lancé juste avant les Jeux une campagne de rentrée en créant une nouvelle formation à destination des animateurs qui sont en soutien pour accueillir les nouveaux licenciés, donc nous avons essayé d’anticiper au mieux, parce que ce n’est pas en un ou deux mois qu’on prépare une rentrée. Tout ce que nous avons mis en place nous a permis de passer en trois ans de 136 000 à 222 000 licenciés, ce qui est un nouveau record, nous en espérons désormais plus de 250 000. Ce qui nécessite de continuer à travailler sur les structures, les emplois et la formation. Le président a un œil attentif sur les chiffres et on voit d’ores et déjà que nous faisons une super rentrée, nul doute que les résultats de nos équipes de France et leur exposition médiatique y contribuent.
Eric Tanguy : Pour la petite histoire quand on parle de structure, nous avons récupéré une grande partie des 2 000 tonnes de sable du stade de beach-volley des Jeux Olympiques qui ont été transférées pour renouveler le sable d’un complexe de beach-volley en Seine-Saint-Denis que nous irons prochainement inaugurer. C’est un bel exemple d’héritage des Jeux Olympiques.
Les élections fédérales viendront clore cette année 2O24 pleine de succès. Quelles sont vos intentions concernant la prochaine olympiade ?
Éric Tanguy : Depuis mon arrivée à la tête de la fédération en 2015, j'ai eu à cœur de développer et de faire rayonner le volley au niveau national mais également international. Aujourd'hui, presque 10 ans plus tard, je suis fier du travail accompli avec mes équipes, tout comme celui des milliers de dirigeants bénévoles de nos clubs, sans oublier nos éducateurs et arbitres. Le volley a encore besoin d’accroître son développement et sa notoriété. Cette olympiade qui débute après ces formidables Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est importante pour nos sports, c’est pour cela, que je souhaite continuer le travail engagé sur les quatre prochaines années, avec une équipe motivée et avec l’adhésion de l’ensemble des clubs Français. Je suis donc officiellement candidat pour ma réélection à la présidence de la FFvolley pour un troisième et dernier mandat.
Eric Tanguy : Nous sommes évidemment extrêmement fiers de voir nos trois équipes de France de jeunes championnes d’Europe, U18, U20 et U22, trois titres qui viennent s’ajouter aux médailles d’or des seniors en Volleyball Nations League et aux Jeux Olympiques. Un tel grand chelem n’a jamais été réalisé dans l’histoire du volley-ball, donc la France a écrit l’histoire de notre sport avec cet enchaînement de titres. C’est une grande satisfaction et ça récompense tout un projet et beaucoup de travail. Il n’y a pas de secret, si on performe, c’est parce que nos équipes de France et nos formateurs travaillent, et parce que nous avons une filière qui, qui quoi qu’on en dise, performe en sortant des jeunes et en les amenant vers le très haut niveau. C’est très intéressant d’avoir ces très bons résultats, parce que ça sécurise l’avenir de notre équipe de France masculine, ça va nous éviter de connaître ce qu’ont vécu les Italiens à une époque, où, après avoir eu une génération exceptionnelle de joueurs (dans les années 90), ils ont eu un trou de dix ans quand ces derniers se sont arrêtés. Nous, aujourd’hui, nous avons avec ces différentes équipes de quoi alimenter dans les années à venir notre équipe de France pour assurer son renouvellement et la maintenir dans le top 10 mondial sur la prochaine décennie.
Qu’est-ce qui fait que ça ait particulièrement marché cette année ?
Axelle Guiguet : C’est vraiment le moment de saluer le travail de nos techniciens au sein de la filière de formation. Nous avons un réseau de clubs, de comités et de ligues, avec lesquels nous travaillons étroitement sur la détection, un maillage territorial très performant. Les entraîneurs animent ces réseaux, partagent leurs connaissances et travaillent sur les directives techniques, qui sont respectées, il y a une véritable synergie. Il y a aussi une inspiration qui vient de l’équipe A qui a ouvert le champ des possibles depuis quasiment dix ans maintenant en remportant ses premiers titres en 2015. Forcément, la notion d’exemplarité est très importante auprès de nos jeunes. Quand ils voient au pôle France toutes les affiches des équipes qui ont remporté des titres, c’est très motivant, eux aussi ont envie d’apporter leur pierre à l’édifice, on est vraiment dans un cercle vertueux. Je crois aussi que nous avons des entraîneurs très perfectionnistes, toujours à la recherche de ce qu’ils pourraient changer pour encore s’améliorer, comment modifier tel règlement pour privilégier telle progression technique, comment faire mieux dans le domaine de la préparation physique… Régulièrement, nous avons des partages de connaissances qui tirent tout le monde vers le haut et, je le répète, une animation de réseaux, de la détection aux A en passant par le pôle France, qui fait qu’on peut parler d’une équipe de France au sens large du terme.
Les joueurs ont souvent parlé pendant les Jeux Olympiques de « jeu à la française », y a-t-il une patte technique qui nous est propre ?
Axelle Guiguet : Il y a en tout cas une transmission entre nos entraîneurs, via les partages de connaissances dont je parlais, les débriefings. Encore cet été, nous avons fait un colloque des entraîneurs des Centres régionaux d’entraînement (CRE), on est dans une dynamique où on essaie d’agréger et de partager le maximum de choses, ce qui permet à chacun, à tous les niveaux de la pyramide, de trouver sa place et d’apporter sa pierre à l’édifice.
Eric Tanguy : C’est vrai qu’on a un style français, ce qui permet à nos seniors d’être une des rares équipes techniques capables de gagner contre des équipes physiques, alors que c’est souvent le style physique qui l’emporte. Ça veut dire des balles travaillées, des touchers de mains, des variations offensives, qui font la spécificité de notre sélection.
Comment expliquer que ces bons résultats concernent surtout le volley-ball masculin ?
Eric Tanguy : Il faut partir d’une réalité et revenir en arrière. La Fédération Française de Volley a véritablement commencé à investir davantage sur le secteur masculin en 1984, en prévision du Championnat du monde en France en 1986 et dans la foulée de la création du CNVB (Centre National du Volley-Ball) en 1982. Ce qui veut dire qu’on est sur 40 ans de travail continu. Chez les filles, il y a aussi eu du travail, mais, pour diverses raisons, pas la même continuité, ce qui peut expliquer ce retard. Et on voit bien que dès lors qu’on rentre dans un projet sur la durée, comme celui que nous avons lancé en 2017, Génération 2024, on arrive à avoir des résultats. Il faut se souvenir qu’en 2015, notre équipe de France jouait les qualifications pour les Championnats d’Europe et n'était pas inscrite à la Golden League européenne, alors qu’aujourd’hui, elle a réussi à remporter cette Golden League puis la Challenger Cup, ce qui lui a permis de gagner sur le terrain sa place en Volleyball Nations League. Elle a disputé cette année ses premiers Jeux Olympiques et jouera l’an prochain les Championnats du monde pour la première fois depuis 50 ans, grâce à son classement mondial. Ça prouve que si on travaille dans la continuité, ce qui a été le cas pour les garçons depuis 40 ans, les résultats suivent.
Vous avez annoncé vendredi dernier qu'Andrea Giani poursuivrait sa mission à la tête de l’équipe de France, la décision s'est-elle imposée d'elle-même ?
Axelle Guiguet : La réussite de notre équipe de France est exceptionnelle. La pression était importante, le challenge du doublé immense, les attentes du public énormes. Les joueurs ont été au rendez-vous et Andrea a tenu la barre de manière magistrale. Sa reconduction à la tête de l’équipe de France était pour nous une évidence et il est d'ores et déjà tourné vers les prochains défis : il a suivi avec attention les résultats exceptionnels de nos équipes de France jeunes et a hâte de pouvoir construire la suite de l’histoire du volley français, dont il fait désormais partie intégrante !
Le succès des Jeux à Paris, de l’équipe de France masculine, mais également des équipes de France jeunes, va forcément donner envie à des jeunes et moins jeunes de pratiquer le volley et donc de pousser les portes des clubs, la Fédération est-elle prête à les accueillir ?
Eric Tanguy : Nous sommes très attentifs à cela, beaucoup de villes ont tenu le week-end dernier leur forum des associations et on a déjà eu des retours faisant état d’un grand nombre de demandes d’inscription aux clubs de volley-ball. C’est un phénomène que nous avons anticipé depuis plusieurs mois et même années, parce que nous savions déjà que les Jeux Olympiques, de par leur ampleur médiatique, allaient susciter des envies. Là, en plus, ça s’est passé chez nous et notre équipe de France a décroché un deuxième titre olympique de suite.
Axelle Guiguet : Nous avons en effet travaillé par anticipation sur l’aspect structurel en mettant en place un plan équipements pour aider les clubs, nous avons ainsi construit en trois ans plus d’une centaine de nouveaux équipements de volley et de beach-volley. Nous avons aussi lancé un plan emploi en créant 35 postes d’agents de développement en deux ans pour accompagner les ligues et les comités, mais également un plan de formations. L’objectif était d’avoir une ossature solide. Nous avons ensuite lancé juste avant les Jeux une campagne de rentrée en créant une nouvelle formation à destination des animateurs qui sont en soutien pour accueillir les nouveaux licenciés, donc nous avons essayé d’anticiper au mieux, parce que ce n’est pas en un ou deux mois qu’on prépare une rentrée. Tout ce que nous avons mis en place nous a permis de passer en trois ans de 136 000 à 222 000 licenciés, ce qui est un nouveau record, nous en espérons désormais plus de 250 000. Ce qui nécessite de continuer à travailler sur les structures, les emplois et la formation. Le président a un œil attentif sur les chiffres et on voit d’ores et déjà que nous faisons une super rentrée, nul doute que les résultats de nos équipes de France et leur exposition médiatique y contribuent.
Eric Tanguy : Pour la petite histoire quand on parle de structure, nous avons récupéré une grande partie des 2 000 tonnes de sable du stade de beach-volley des Jeux Olympiques qui ont été transférées pour renouveler le sable d’un complexe de beach-volley en Seine-Saint-Denis que nous irons prochainement inaugurer. C’est un bel exemple d’héritage des Jeux Olympiques.
Les élections fédérales viendront clore cette année 2O24 pleine de succès. Quelles sont vos intentions concernant la prochaine olympiade ?
Éric Tanguy : Depuis mon arrivée à la tête de la fédération en 2015, j'ai eu à cœur de développer et de faire rayonner le volley au niveau national mais également international. Aujourd'hui, presque 10 ans plus tard, je suis fier du travail accompli avec mes équipes, tout comme celui des milliers de dirigeants bénévoles de nos clubs, sans oublier nos éducateurs et arbitres. Le volley a encore besoin d’accroître son développement et sa notoriété. Cette olympiade qui débute après ces formidables Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est importante pour nos sports, c’est pour cela, que je souhaite continuer le travail engagé sur les quatre prochaines années, avec une équipe motivée et avec l’adhésion de l’ensemble des clubs Français. Je suis donc officiellement candidat pour ma réélection à la présidence de la FFvolley pour un troisième et dernier mandat.